La pleine conscience permet de développer un autre rapport à l’expérience.
Au lieu de vivre notre vie comme si c’était un problème à résoudre, ce qui produit de la rumination mentale et nous focalise sur nos soucis, nos frustrations voire nos angoisses (nous fonctionnons alors selon le » mode faire » qui désigne notre intelligence critique et analytique), nous pouvons délibérément développer un autre mode de conscience le » mode être « .
Selon M.Wiliams, J.Teasdale, Z.Segal et J.Kabat-Zinn, créateurs des programmes mindfulness, le mode être est l’antidote aux problèmes que crée le mode faire.
En cultivant le mode être, on peut:
1. Sortir de sa tête et apprendre à expérimenter directement le monde, débarrassé du perpétuel commentaire de la pensée. On peut tout simplement s’ouvrir aux possibilités infinies qu’offre la vie.
2. Voir les pensées comme des événements mentaux qui vont et viennent dans l’esprit comme les nuages dans le ciel. L’idée que l’on est sans valeur, indigne d’amour et bon à rien peut enfin être vue pour ce qu’elle est – une idée- et pas comme la vérité, ce qui va la rendre plus facile à rejeter.
3. Commencer à vivre ici et maintenant, dans l’instant présent. Quand on cesse de s’appesantir sur le passé et de se projeter dans l’avenir, on s’ouvre à de riches sources d’informations jusque-là négligées- des informations qui peuvent nous permettre d’éviter la spirale de la dépression et d’enrichir notre vie.
4. Eviter la cascade d’événements mentaux qui nous tirent vers le bas. En développant notre conscience, nous devenons capable de reconnaître très vite les moments où nous risquons de glisser vers une humeur sombre ou un état anxieux et nous apprenons à ne pas nous laisser entraîner.
5. Cesser de vouloir changer la vie mais laisser les choses être et expérimenter. Nous comprenons alors que vouloir que les choses soient différentes de ce qu’elles sont, c’est le début de la rumination.
6.Débrancher le pilote automatique qui est dans notre tête. Une meilleure conscience de nous-même – par nos sens, nos émotions, nos pensées – permet de déplacer le pôle d’attention interne vers un lieu supérieur de conscience habituellement négligé car non perçu.
7. Expérimenter ce niveau de conscience, ce lieu que l’on connecte très facilement par une attention délibérée portée sur la respiration notamment, c’est expérimenter la joie stable qui demeure. En effet, cette expérience permet d’être en lien avec ce qui est, de sortir de la quête de l’objet perdu comme disent les psychanalystes. L’objet après lequel nous courons n’est plus externe mais il consiste en une découverte de l’objet interne, en une découverte de ce que c’est qu' »être soi-même en ce monde ».