PRATIQUE
Travailler avec la peur 1
Quand nous commençons à examiner attentivement nos vies, nous découvrons rapidement que la peur est omniprésente. Notre habitude est de nous protéger, quand nous ressentons de la peur, soit par la suppression, soit par la séparation. Il est facile de se laisser entraîner dans ce cycle de réactions. Éprouver de la peur, là n’est pas le problème. Dans de nombreux cas, la peur est une réponse saine à une situation. Notre travail consiste bien plus à savoir quand nous avons peur, à reconnaître la façon dont la peur modèle nos pensées et nos actions, et à apprendre patiemment qu’il est possible de travailler avec la peur plutôt que de nier son existence, ou nous laisser entraîner par une intensité conditionnée, quand la peur arrive.
Pendant la semaine, faites un effort pour commencer à remarquer les petites vagues de peur qui colorent la plus grande partie de votre vie. Observez qu’il est possible de stopper, être attentif à, et éprouver la peur pendant que l’ont reste conscient de sa respiration, et que cela peut être assez aidant. Plutôt que d’utiliser la respiration pour « balayer » la peur, ou pour faire la guerre contre les sensation corporelles enregistrées sur notre échelle de Richter interne, voyez si vous pouvez progressivement vous assouplir, et vous laisser aller au rythme des vagues de sensations, telles qu’elles sont. Faire la connaissance de la peur, c’est tout ce qu’on vous demande. Combien de temps vous souhaitez passer dans ces moments, cela dépend de vous.
Travailler avec la peur 2
Quand nous nous trouvons face à de nouvelles situations, il n’est pas rare que nous ressentions de la peur, ainsi qu’une fascination subtile ou un désir d’aller y voir de plus près. Mais à cause de son intensité, la peur diminue souvent notre attention et cette tendance à la curiosité.
Alors que vous commencez à établir une confiance en vous, grâce à votre volonté de vous tourner vers les sensations de peur, vous pouvez commencer à remarquer qu’on trouve souvent, juste à côté de la peur, de la curiosité et un sens de mystère. Dans presque tous les cas, l’apparition de la peur marque notre arrivée dans un nouveau territoire. La vie commence à s’élargir autour de nous, et nous avons l’opportunité d’y entrer, plutôt que de la fuir. Essayez de travailler avec cette possibilité, en voyant si vous pouvez sentir une fascination non-discursive et pleine de curiosité, qui imprègne votre expérience. Quand vous saisissez le parfum de cette présence, voyez si vous pouvez vous diriger vers cette qualité d’attraction, sans avoir besoin de ne nier aucun sentiment de peur. Observez si l’attention à ce domaine vous amène silencieusement plus loin dans vos découvertes.
PRATIQUE
Travailler avec la peur 3
Tandis que vous vous familiarisez avec le terrain de la peur, voyez si vous pouvez commencer à travailler avec la possibilité de l’abandon. Autorisez-vous à vous ouvrir de plus en plus à la sensation elle-même et à la possibilité que vous avez en vous, la capacité de baisser la garde, et de vous abandonner à ce mouvement. Votre capacité à tenir compte de ces moments, c’est la pleine conscience elle-même. Votre vision de qui vous êtes, de ce qu’est la peur, et de comment vous entrez en relation avec elle, pourrait lentement se modifier, pour toujours.
Chapitre extrait de l’ouvrage en anglais Heal ThySelf: Lessons on Mindfulness in Medicine de Saki Santorelli